mardi 9 octobre 2012

Que se passe-t-il?

Le problème des manif's

A vrai dire, c'est déprimant, une fin de manifestation. On arrive au bout du parcours, on roule la bandrole, on se fait la bise, et on rentre à la maison ranger la vaisselle et faire la popote. Le tout finit en queue de poisson, et on se demande ce qui s'est passé.


Il n'y pas à dire, c'est sympatique de retrouver camarades, collègues et amis, pour prendre des nouvelles et tailler une bavette. N'aurait-on pas pu faire autant avec une bière et le coude sur le comptoir d'un café? quel est l'intérêt de la manif? Quelle différence y-t-il d'une manif à une autre: les manif's en fin de compte se ressemblent et se succèdent et on pietine autant dans la tête qu'avec les pieds.

Elles ont perdu toute signification et donc on attend que sa passe et on (autant les manifestants que les cibles de la manifestation) fait comme si de rien n'était. Tout le problème est là: pourquoi s'est-on manifesté?

Les manifestations ont perdu leur sens, autant leur direction, l'idée d'un objectif à atteindre que leur signification, les idées qu'elles doivent porter.

I have a dream...

Se souvient-on des centaines de milliers de personnes qui ont convergé sur Washington? Non, on se souvient du discours de Martin Luther King, Jr, avec ses phrases devenues emblématiques: "c'est maintenant le moment de parachever la promesse de la démocratie." C'est le discours de I have a dream. C'est le discours qui forgera tout le vocabulaire des exigeances de droits civiques.

Des paroles qui deviendront aussi irrefutables qu'incontontournables, et même si la force initale vient du nombres de personnes ayant participé, cette force sera elle-même résumée dans un discours, celui de cet élu qui dira "il n'y a pas de force plus irresistible qu'une idée dont l'heure est arrivée. L'heure des droits civiques est arrivée." Ce sont les mots qui donnent aux actes leur réalité.

Ce sont les mots qui donnent aux actes leurs sens.

Ce sont préciséments les mots qui manquent à nos manif's modernes. Les manifestations sont certainement visibles, avec leur cortèges interminables; elles sont égalements audibles ables les clairons, les sifflets de polices et la sono à fond. Elles ne sont plus intelligibles. Toute parole est réduite à des slogans qui par leur formulation en refus renforcent le discours adverse. Qui est là pour offrir un autre sens, un autre discours d'autres mots aux manifestants eux-mêmes?

Qui est le leader?

Un leader n'est pas une personne qui décide; un leader est la personne qui porte la décision, qui parvient à ammener les autre à réaliser leur desirs et leurs exigeance. Un leader donne un sens à la manifestation. Et il y parvient par la parole.

Une manifestation est un moment fort, un moment de convergence pour exprimer une  revendication commune. Mais il faut donner forme à cette comunauté d'esprit, il faut lui donner un sens. Le moment de le faire est à l'arrivée, au terme de la manifestation, pour dire pourquoi nous sommes là. a l'arrivée il faut que les conversations, les sifflets, la sono cessent pour que la parole puisse prendre sa place pour que le leader prenne la parole, pour que les mots puissent se dire.

Il faut, à l'issu de ce rassemblement un moment de recueillement pour donner aux actes leur sens. Chaque manifestation sans discours de cloture est une occasion manqué pour changer les termes du débat et reprendre le sens de la parole.

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